« Vous n’avez pas honte de faire se prostituer une fille qui a un enfant de 5 mois à la maison »
Le spectacle était digne d’un film d’Hollywood ! Une bagarre comme on n’en voit pas tous les jours. Un homme, vêtu d’un pantalon jean et d’un pull noir, a intercepté une fille qu’il dit être sa femme, au moment où cette dernière était sur le point de prendre un ? client ?. C’était aux environs de 1h30 du matin. Se sentant humilié et touché dans sa dignité, l’homme n’a pas pu se retenir et s’est rué sur la ? travailleuse du sexe ?. Cela a suffit pour alerter les personnes qui étaient sur le point d’entrer dans la bo?te de nuit où une école privée de la place organisait une soirée dansante.
? Ne me touchez pas ! C’est ma femme ! ?, criait-il aux gens qui voulaient le retenir au moment où il était sur le point de traverser la rue pour emporter avec lui la pochette qu’il avait chipée à sa femme et qui contenait toutes les pièces d’identité de celle-ci. Mais cette dernière, de teint clair et vêtue d’un ensemble noir qui laissait appara?tre ses rondeurs certainement dans le but d’attirer plus de clients, n’entendait pas les choses ainsi. Un peu à la manière d’une amazone, et malgré sa perruque qui était tombée, elle n’a pas laché l’affaire et a réussi à tenir le coup face à son homme, le temps que les ? gorilles ? qui sont chargés de veiller sur la sécurité de la discothèque et des ses alentours ne viennent la secourir.
Du coup, l’affaire n’était alors plus une simple bagarre entre un mari et son épouse et est devenue une rixe entre l’homme d’une trentaine d’années et les vigiles de la bo?te de nuit, ces derniers s’opposant à ce qu’il emporte les papiers de la fille. Mais, bien décidé à aller jusqu’au bout, l’homme a accusé les gens d’être des complices de son épouse, n’hésitant pas à échanger des coups violents avec eux. ? Vous n’avez même pas honte de faire se prostituer une fille qui a laissé un enfant de 5 mois à la maison. Tuez-moi si vous voulez mais je ne rentrerai pas sans ses pièces d’identité. C’est ma femme et tant qu’elle le sera, je n’accepterai jamais qu’elle se vende ?, s’écriait-il devant une foule ébahie.
Pendant ce temps, les hommes venus au secours de la fille tentaient de la ma?triser pour le faire monter dans une voiture afin l’amener à la police qui se trouve à moins d’un kilomètre de la bo?te. Sa résistance n’y fera rien et les ? gros bras ? réussiront à le neutraliser après une bataille bien chaude. Aussit?t, le chauffeur d’une voiture en mauvais état, malgré un démarrage difficile, accélère et prend la direction du commissariat de Guédiawaye avec la travailleuse du sexe sur le siège de devant.
Après plus d’une demi-heure, les ? gorilles ? et le chauffeur reviendront mais sans le couple. A-t-il été relaché une fois à la police ? Ou bien qui du mari ou de son épouse a été mis en cause? En tout cas, avec un carnet sanitaire en bonne et due forme, on imagine mal comment elle pourrait être retenue longtemps là-bas. Et le mari qui était venu s’opposer à ce que sa femme se prostitue, quel sort lui a été réservé ?
Cette histoire n’est que l’une des multiples conséquences de la pauvreté dans la banlieue de Dakar et dans bien d’autres localités du pays. Et les personnes qui ne savent plus à quel saint se vouer pour arriver à avoir de quoi se mettre sous la dent peuvent facilement se départir de toute dignité pour le prix de quelques billets de francs Cfa. Si ce n’est pas la prostitution, c’est la mendicité ou le vol, voire l’agression d’un innocent.
Ousmane Diop (Dakar Bondy Blog)
